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thierry marignac - Page 5

  • Le Bloc : un roman contre le FN, tout contre...

    « Finalement, tu es devenu fasciste à cause d'un sexe de fille. »

    « Tu te demandes vraiment, cette nuit, ce qui mérite le plus ton respect ou ton sacrifice. Une société où neuf couples sur dix, en sortant du cinéma, avant même de s'adresser la parole, rallument leur portable ou celle où une jeune fille voilée est capable de se faire exploser à un poste frontière au nom de son peuple et de sa foi. »

    « A l'époque quand on t'invitait, dans ces émissions, c'était pour que tu serves de punching-ball à la bonne conscience des antifascistes en peau de zob, des antiracistes avec bonniche tamoule non déclarée, et des post-soixante-huitards qui se gobergeaient aux commandes depuis trente ans, jouaient aux libertaires, se proclamaient du côté du progrès et n'avaient pas prononcé le mot “ouvrier” depuis qu'ils étaient descendus des barricades pour devenir patrons de presse ou députés européens. Et qui publiaient chaque année la même autofictionnette merdique, la même biographie sur un héros inattaquable de la Résistance derrière lequel ils cachaient leur nullité ou le même essai libéral-libertaire sur la mondialisation heureuse.»

    « Du sang. Soleil rouge. »

     

    Jérôme Leroy est un auteur inclassable, un auteur de gauche de droite, un hussard rouge, adepte d'un « communisme sexy et balnéaire », quelque peu guerrier aussi, qui écrit des polars d'anticipation particulièrement sombres et désenchantés, et dont l'oeuvre a toujours séduit les franges non-conformistes de la droite. L'auteur de ces lignes l'a découvert il y a plus d'une dizaine d'année au travers de son roman Monnaie bleue (Rocher, 1997), après la lecture d'une recension particulièrement élogieuse signée par Dominique Venner dans la revue Eléments (n°91, mars 1998). Qu'allait-il donc offrir à ses lecteurs en abordant un thème aussi délicat que celui du Front National ? Thierry di Rollo, honnête auteur de science-fiction, venait de se brûler les ailes sur le même sujet avec Préparer l'enfer (Gallimard, 2011), une daube outrageusement caricaturale et manichéenne... Alors le résultat, c'est Le Bloc, publié chez Gallimard, dans la Série noire, un polar politique percutant, construit autour de deux personnages archétypiques, Antoine et Stanko...

    Stanko, c'est le fils d'un peuple humilié, trahi et broyé par la mondialisation , qui par la violence et le sang, mais aussi par l'amitié et la fidélité, s'est forgé un présent de reître. « Sans vous, je serais en taule, avec des perdants de mon genre, ou à trainer comme une épave alcoolique, dans les villes du bassin minier, vieux skin au foie détruit, ou déjà mort ». Sacrifié, il va mourir en homme libre, une arme à la main, debout face au soleil.

    Antoine, lui, c'est l'intellectuel dégoûté par le monde tiède et aseptisé qui l'entoure, l'esthète au physique de rugbyman, dont la violence est comme un trop-plein d'énergie animale, et aussi le compagnon et l'amant éperdu d'Agnès Dorgelles, la nouvelle chef du Bloc, le parti de la droite populiste, en pleine ascension.

    Jérôme Leroy atteint une compréhension remarquable du milieu qu'il dépeint grâce à l'empathie dont il fait preuve, et qui place son roman à côté du Fasciste (Payot, 1988 ) de Thierry Marignac. Dans sa galerie de personnage, on trouve des tordus et des salauds, bien sûr, mais aussi des aventuriers déjantés, des convaincus et des combattants. Et Antoine, notamment, peut aisément trouver sa place dans la lignée des héros de Jérôme Leroy, de Laurent Sandre,dans Monnaie bleue, à Kléber, dans La minute prescrite pour l'assaut. Antoine, d'ailleurs, que le narrateur tutoie tout au long du livre pourrait presque passer pour un double de l'auteur, pour le personnage que sa jeunesse rouennaise aurait pu l'amener à devenir... Au fait, et si Jérôme Leroy était devenu communiste pour un sexe de fille ?...

    FD

     

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    "Sur fond d’émeutes de plus en plus incontrôlables dans les banlieues, le Bloc Patriotique, un parti d’extrême droite, s’apprête à entrer au gouvernement. La nuit où tout se négocie, deux hommes, Antoine et Stanko, se souviennent. Antoine est le mari d’Agnès Dorgelles, la présidente du Bloc. Stanko est le chef du service d’ordre du parti. Le premier attend dans le salon d’un appartement luxueux, le second dans la chambre d’un hôtel minable. Pendant un quart de siècle, ils ont été comme des frères. Pendant un quart de siècle, ils ont participé à toutes les manips qui ont amené le Bloc Patriotique aux portes du pouvoir. Pendant un quart de siècle, ils n’ont reculé devant rien. Ensemble, ils ont connu la violence, traversé des tragédies, vécu dans le secret et la haine. Le pire, c’est qu’ils ont aimé cela et qu’ils ne regrettent rien. Ils sont maudits et ils le savent. Au matin, l’un des deux devra mourir, au nom de l’intérêt supérieur du Bloc. Mais qu’importe : à leur manière, ils auront écrit l’Histoire. Plus qu’un simple roman noir, Le Bloc est un roman politique qui cherche à répondre à une question de plus en plus cruciale : comment expliquer et surtout comprendre l’affirmation de l’extrême droite dans les 30 dernières années ? En plongeant le lecteur dans la tête des deux protagonistes centraux, dans une posture empathique et compréhensive à mille lieux de la critique antifasciste traditionnelle, Jérôme Leroy prend des risques. La critique, bien présente, est ici en creux, elle se dessine dans l’esprit même du lecteur sans que l’auteur ait besoin de la formuler. En décrivant le parcours de ces deux hommes, il peint un tableau général de la déliquescence politique française contemporaine : disparition progressive du PC, abandon de la classe ouvrière par une gauche socialiste « boboisé » qui se réfère plus à l’idéologie libéralo-libertaire de Mai 68 qu’à la lutte des classes, droite de plus en plus arrogante, tournée vers le business et les profits transnationaux. Leroy décrit une société française à l’agonie, une poudrière qui éclate soudainement lors d’émeutes dont tout le monde parlait mais que personne en réalité n’a vu venir. Son constat fait mouche et oblige son lecteur à reconsidérer l’espace politique qui l’entoure."

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  • Thierry Marignac vide son sac !

    La dernière tartufferie de Didier Daeninckx continue à secouer le petit milieu du polar. Après Gérard Delteil, voué aux gémonies pour avoir osé adresser un message de réponse à notre site (parmi d'autres...), c'est Thierry Marignac, l'inclassable auteur de Fasciste, A quai ou Renegade Boxing Club, qui vide son sac sur le site Article 11. Nous publions ici quelques extraits de sa réaction qui s'étale sur plusieurs messages.

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    "Vous nous gonflez avec l’antifascisme, que ça donne envie de se joindre tout de suite à la division Charlemagne pour vous voir vous trémousser. La plupart de ces mecs qui la ramènent, les Pourry les Ray-des-fesses, les Marc Groslar, les Fourneaux et consorts ils ont passé leur vie du côté du manche comme tous les gauchistes ,et leur petit prurit antifasciste disparaitrait bien vite, comme celui de papa, s’ils risquaient ne serait-ce que de se manger une beigne. Bidon, bidon, bidon. L’autre sort Brigneau, (qui doit être bien content, depuis le temps que tout le monde l’avait oublié) pour faire du bruit pasque la bande Gauche Caviar Groslard et Fourneaux vient de réaliser une opé avec Rivages qui a curieusement le look Baleine. Comme d’hab’ chez la vermine antisfasciste de 68 qui pisse dans son froc à l’idée qu’on lui déplace ses pantoufles — c’est une histoire d’épicemard, un différent de la caisse-enregistreuse et DD la Donneuse, cette ordure de stal mouchard et frustré avec qui je ne comprends même pas que quelqu’un d’estimable comme SQ ait pu avoir d’autres rapports que le coup de boule — DD la Donneuse avec Pourry et l’autre sont les rois du petit commerce. Vos présupposés idéologiques sont bidons, ceux qui veulent donner une couleur à la forme de sous-culture du polar, la part maudite de la société en principe, sauf si on en fait une église de gauche à l’usage des filles de ministre suivez mon regard vers Fourneaux à Télérama — ceux disais-je qui veulent mettre leur saloperie de politique dans une forme de culture, sont des fumiers, et des fumiers qu’on oubliera pas. Un facho a le droit d’écrire s’il écrit bien. Et Manchette était un petit prof d’anglais refoulé et médiocre, plus connu pour ses chroniques et sa politicaillerie camoufée en "critique sociale" (théorie qui nous a donné la vermine citée plus haut), et plus vite on aura fini, avec les théories bidons de ce puceau —dont le seul titre de gloire est d’avoir donné du foin à bouffer à la vermine gauchiste — plus vite on pourra écrire et lire de bons polars,au lieu de lire des missels pour la messe de gauche suivi de la quète et même du rat-quète, non je parlais de rat mais c’était pas DD la Balance,pour une fois. Largue les amarres Serge. On écrit là. On est pas en train de faire le milliardièmeme sermon enfonçage de porte ouverte sur le capitalisme."
     
                                                                                                                                                                                                                                      
                                                                                                                                        
    "Je ne suis pas d’accord pour que la politique, fut-elle ultra-gauche ait quoi que ce soit à faire, Nom de Dieu, dans une création littéraire. La seule possibilité d’écrire est obligatoirement dans une indépendance absolue. Tous les gens qui ont le cadre de vue, désolé très discutable, hégéliano-marxiste font chier avec leurs jugements sur une forme de culture. Qu’ils s’occupent des rapports de production, puisque ça les intéresse. Qu’ils laissent les auteurs écrire des livres, marrants, beaux,distrayants. D’autre part et ces ordures de la gauche en sont la preuve, il existe des fascistes humainement formidables et des gauches et même ultra-gauche humainement complètement pourris.Alors foutez-nous la paix avec vos histoires de sectes. On s’en tape. On veut faire de bons bouquins, des histoires racontées dans un bon style rapide et dur. Que les politiciens s’entrepoliticaillent le fion puisqu’ils aiment ça. Lachez nous la grappe on est des saltimbanques pas des révolutionnaires professionnels bordel de merde, j’en ai marre de votre idéologie de nazes de l’extrême-droite à l’extrême-gauche et ultra si tu veux, vous êtes tous aussi cons et religieux vis à vis des étiquettes. Vous êtes tous des curés. Si tu es pour la liberté d’expression intégrale, la question ne se pose même pas. Oui DD [Censuré par A.11, voir ci-dessous.] fait un boulot de flic. Et un boulot de flic pour établir la domination proto-stal mou puisqu’on est en France sur le petit commerce, de même que son frère ennemi l’épicemard Pourry, l’anarcho-poujadiste. Ras-le-bol de votre dégueulis de politique. Y’en a marre. On parle de bouquins, bandes de matamores, rien d’autre ! Putain de bordel de petits français qui se la racontent. Jusqu’àl’ultra-gauche, il connaissent rien, mais ils savent tout. Jusqu’à l’ultra-gauche c’est des stals."
                                                                                                                                                                                                              
                                                                                                                                                                                     
     
     
     
    "Je ne suis pas historien et ne vais pas comparer communisme et fascisme, tarte à la crème. Mais on doit prononcer le mot stalinien (et c’est ce que sont ces gens) avec autant de répugnance que le mot nazi, parce que ces deux idéologies partagent, un total mépris de la vie humaine, un absolu cynisme de gangsters. En tout cas je remercie votre publication de m’avoir fourni l’occase de dire, que le polar doit revenir à ce qu’il est : une sous-culture vivante, libre de toute idéologie, de toute couleur politique. Que le meilleur gagne, et non pas le plus "vertueux" —aux yeux de quel Guide Suprême ?"
     
     
    DD est, évidemment, Didier Daeninckx, SQ, Serge Quadruppani et Pourry, probablement Jean-Bernard Pouy ! Sur la même page, il faut aussi lire l'excellent texte de Serge Quadruppani sur le milieu du polar. Edifiant et réjouissant !
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